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Escapade Sud-Américaine
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7 octobre 2008

La vraie vie - J08

Samedi 3 mai 2008

Ce matin, c'est grasse mat'... jusqu'à 8h30. Hip hip hip .... Hourra !!! En effet, le tour social qui va nous permettre d'en savoir plus sur les programmes d'aide auxquels participe Viventura ne débute qu'à 9h30. J'ai dormi comme un loir, malgré quelques histoires de fantômes et de boulot dans mes rêves. La routine, quoi. Et puis il paraît que j'ai parlé : "Non. Non ..... non". Bon ça va, je me suis pas trop trahie. Mais va falloir que je surveille ça.
Nous prenons un petit déjeuner léger sur la terrasse ensoleillée puis descendons dans le patio pour attendre Diego, le stagiaire de l'agence de Viventura qui va nous accompagner toute la matinée.J08_Arequipa_marche2 Il parle un très bon français, sans accent... enfin, pour un gars qui a fait ses études à Toulouse. Nous sommes rapidement rejoints par la femme d'un ouvrier que nous rencontrerons plus tard à la carrière de sillar. Nous devons l'accompagner au marché San Camilo pour acheter pour 100 sols de fruits, grâce au don d'un ancien voyageur. Ces fruits sont destinés aux familles qui vivent à la carrière. Il faut que ça ne soit pas trop mûr, que ça se conserve, que ça soit en bon état. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir prendre ? Nous on cogite, mais la dame prend les choses en main et négocie de main de maître. 100 sols, ça en fait des cartons de fruits. C'est le maraîcher qui doit être content : il vient de gagner sa journée.

J08_Arequipa_marcheLe marché San Camilo, c'est le royaume des pickpockets, où bien évidemment, le touriste est la cible idéale. On nous a tellement fait la leçon, à l'hôtel puis dans le bus, que c'est à peine si nous osons nous éloigner les uns des autres. Ah si : Agnès et Jean-Michel n'ont peur de rien et s'en vont faire leur petit tour. Finalement, c'est eux qui ont raison. Mais bon, on ne se refait pas, avec nos mentalités de citadins occidentaux timorés et conditionnés par nos apriori bourgeois façonnés devant les journaux télévisés de TF1. - OK, la pensée socio-philosophico-rebelle, c'est fait -
Tandis que Isabelle, Alain, Mireille et Gérard vont continuer de leur côté la visite d'Arequipa, nous nous rendons chez un grossiste pour récupérer d'autres produits pour la carrière. Il n'y a pas à dire, les rues sont vivantes, très animées. Embouteillées aussi. On a l'air malins avec notre gros bus.

J08_Arequipa_MistiNous quittons enfin la ville pour gagner la carrière de sillar, cette roche volcanique blanche dans laquelle sont taillées les pierres qui ont servi à édifier la ville d'Arequipa. Pour certains, c'est l'origine de son surnom de "ville blanche". Pour d'autres, cette appellation viendrait plus du peuplement de la ville. Après une petite halte pour contempler le Misti - Qui a dit "gris" ?!?!?!?! - nous prenons une piste qui descend vers la zone d'exploitation. Le bus penche un peu, mais ça passe. Par contre, pour le demi-tour, ça va pas être de la tarte.J08_Arequipa_CarriereBus Mais bon : peur de rien Ricardo. Le voilà engagé dans sa manœuvre, tandis qu'en bas de bonnes âmes le guident, et qu'on déplace quelques briques pour lui laisser le passage. J'échange un regard avec le carrier : apparemment, on est du même avis : y'avait plus simple. Mais chut ! Ne décourageons pas les bonnes volontés.

J08_Arequipa_CarrierUne fois les problèmes logistiques réglés, les carriers qui nous accueillent aujourd'hui nous expliquent leur travail, démonstration à l'appui, tandis que Diego traduit. En quelques minutes, c'est une nouvelle brique qui est taillée devant nous grâce à des outils rudimentaires. On ne peut pas dire que l'équipement soit dernier cri, et c'est entre autres ce sur quoi travaille l'association à laquelle participe Viventura : leur procurer outils, lunettes de protection, etc... pour améliorer leurs conditions de travail. Ils nous parlent de ces conditions, des risques, des conditions de vie... Et dire que chez nous, les gens se plaignent sans cesse, alors que eux sont déjà heureux de pouvoir tailler leurs briques et de les vendre.

J08_Arequipa_CarriereLe site en lui-même est assez joli, très lumineux à cause de toute cette roche blanche. Très poussiéreux également. On peut voir diverses zones d'exploitation, ainsi que les espaces de repos : de petits abris fabriqués avec les débris de roche, étroits et bas de plafond, où on peut faire la cuisine, mettre l'eau au frais et se mettre à l'abri du soleil. On se croirait dans les tranchées de 14-18.

J08_Arequipa_dejeunerNous quittons bientôt la carrière pour rejoindre l'agence où nous attend un déjeuner dans le jardin avec l'équipe locale de Viventura : J08_Arequipa_NicoHamacVéronique (le Grand Chef), Nicolas et sa femme Malena, Ricardo (celui à la guitare, pas celui au bus), et Diego. Les plats mitonnés par Carmencita, la cuisinière et "Mama" de l'agence, sont véritablement excellents. Il y en a pour un régiment. Voilà une pause bien agréable, délassante, tranquille, où la seule préoccupation est de savoir QUI va aller squatter le hamac. Nico s'essaye un peu à la guitare, pour le plus grand plaisir de MP, puisqu'au programme, il y a du Jean-Jacques (Goldman) et du Francis (Cabrel). C'est pas possible ! C'est fait exprès. Quant à nous, nous avons droit à un superbe t-shirt Viventura sur lequel notre trajet a été imprimé. Cool !

14 heures. Il est déjà temps de repartir pour le City Tour avec Alvaro. Quelle débauche de guides, aujourd'hui ! Le bus nous dépose devant l'église San Francisco, et nous partons à pied à travers la vieille ville : la cathédrale d'Arequipa, le couvent des jésuites, la plaza de armas, quelques boutiques où on nous parle du mode de vie des andins,

J08_Arequipa_Cathedrale    J08_Arequipa_Jesuites    J08_Arequipa_PlazaArmas

et enfin, le monastère Santa Catalina, dédié à Ste Catherine de Sienne, J08_Arequipa_PlanSantaCatalinaun couvent de dominicaines cloîtrées, véritable ville dans la ville avec ses 20000 m2. De nos jours, seuls 5000 m2 sont toujours habités par une vingtaine de moniales (ce qui nous vaut la superbe phrase du jour de Alain : "Elles sont où les 5000 nonnes ? Euh, non Alain, c'est 5000m2 et 20 nonnes"). La visite se fait dans la partie ancienne du monastère, où nous pouvons admirer les chambres, qui étaient en fait de petites maisons individuelles. C'était avant que la règle impose la vie en communauté. Tentant ? Ouais, bof... les explications de Daniela, notre guide, sur la vie d'une nonne aux siècles passés, nous fait apprécier la nôtre, de vie. Pourtant, l'endroit reste ravissant, avec ses murs rouges, bleus, jaunes, ses allées et ses rues portant le nom de villes espagnoles, et son belvédère depuis lequel, alors que le soleil décline, nous pouvons contempler les trois volcans : le Chachani, le Misti et le Pichu-pichu. Et j'ai particulièrement aimé le lavoir, avec son ingénieux système de lavabos faits à partir de jarres, et puis tiens ... des fauteuils argentins comme à la maison.

J08_Arequipa_SantaCatalina J08_Arequipa_SantaCatalina2 J08_Arequipa_SantaCatalina3 J08_Arequipa_SantaCatalina4 J08_Arequipa_SantaCatalina5

J08_Arequipa_LaineNico nous rejoint à la sortie de Santa Catalina pour nous emmener visiter une fabrique de laine,J08_Arequipa_Tisseuse où nous en apprenons plus sur le traitement des laines d'alpaca, de lama et de vigogne (la plus chère du monde). Nous pouvons également apprécier le travail des tisseuses de Cusco, qui reproduisent tous les motifs de mémoire.

Ca y est, il fait nuit. Un dernier tour de ville à la recherche des indispensables fournitures, dont le chocolat, puis retour à l'hôtel pour récupérer et surtout vérifier le linge propre. Avec MP, on a de la chance : pas de petites culottes égarées chez le voisin, ni de gros mouchoir à carreau chez nous, même si ...
- C'est à toi ces chaussettes ?
- Oui. Tiens, ça doit être ton t-shirt.
Bon, en même temps, on avait fait une liste pour s'y retrouver.

Ce soir, on dîne au Zig-Zag, la "cantine" de Nico. Comme par hasard, c'est aussi là qu'on a repéré une crêperie, avec MP. Mais une fois n'est pas coutume, ce sera viande d'alpaca sur pierre, à déguster sans complexe grâce à nos grands bavoirs.

J08_Arequipa_Marion J08_Arequipa_Alpaca J08_Arequipa_MP

Un délice. Et puis, en gourmandes qui se respectent, nous finissons par la mousse au chocolat maison... avec deux cuillères, SVP ! La soirée est super sympa et très animée... en tout cas, les filles (nous, quoi), sont en forme ! Allez, on s'casse ! Faut prendre une douche et faire les bagages car demain on lève le camp trèèèèèès tôt.

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Commentaires
C
Hum hum, la trilogie de viande au Zig Zag. Heureusement que Nico nous fait découvrir ses bon plans !
S
Qu'est ce que tu racontes bien ! ça me fait rêver ce voyage ! c'est beaucoup mieux que celui que j'ai fait au Maroc cet été ! car si moi je racontais tout le monde pleurerait ! bisous
Escapade Sud-Américaine
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