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Escapade Sud-Américaine

Escapade Sud-Américaine
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20 août 2010

Speed, Speedy, Speedée - J20

Jeudi 15 mai 2008

Le réveil sonne à 6h30. On a dormi comme des loirs, sans savoir s'il y avait du bruit ou pas. Quelle différence avec Lima ! Apparemment, vu les têtes au petit-déjeuner, on n'est pas beaucoup à être dans ce cas. Et puis l'ambiance est bizarre. On a vraiment l'impression que le voyage est déjà fini, même s'il nous reste à visiter Santiago.

Pianqui arrive vers 8 heures et nous embarque avec armes et bagages pour le City Tour. Les bagages vont rester dans le bus pendant  que nous visiterons le centre à pieds.

La capitale du Chili a été fondée au 16ème siècle par Pedro de Valdivia, un conquistador espagnol qui en a chassé les indiens Mapoche. Lesquels le lui ont bien rendu plus tard. D'ailleurs, la ville d'origine a été bâtie entre les deux bras du Rio Mapocho. Mais pour nous, nulle trace de la rivière. Nous nous contenterons d'un tour rapide dans les quartiers les plus remarquables (comprendre "à touristes") : le Wall Street local, el mercado cenral (les halles du marché), les rues commerçantes, la Plaza de Armas (il y a toujours une Plaza de Armas, dans les villes sud-américaines) entourée de la cathédrale, la poste et le musée de la Nation. Y trône également une belle statue équestre du fondateur de la ville qui fut par la suite nommé gouverneur du Chili, ainsi qu'un superbe plan de la ville en 1712, encastré dans le pavage de la place.

Plus loin, nous aurons un aperçu de la Moneda, le Palais présidentiel, siège du pouvoir qui connut des heures sombres, notamment lors du coup d'état de 1973 qui renversa Salvador Allende. Mais de tous ces bâtiments, nous ne verrons que l'extérieur. Il est trop tôt pour les visites.

J20_Santiago_Cathedrale J20_Santiago_CentreCommercial J20_Santiago_Moneda

J20_Santiago_MercadoSantiago a des allures très européennes. On dirait un mélange de New York et Paris. D'ailleurs, beaucoup de bâtiments sont a structure métallique style 1900, qui ont été fabriquées en France : la gare, le marché.
Malheureusement, le tour est effectué sur les chapeaux de roue, et la majorité des bâtiments sont fermés. Il n'y aura pas de visite culturelle aujourd'hui. Quand je disais que ça sentait la fin... En tout cas tout le monde est d'accord pour dire que cette journée à Santiago est celle de trop. On aurait tellement aimé rester sur nos dernières impressions de l'Atacama.

Il est 9h45. Nous nous séparons de Jean-Michel et Agnès qui restent une journée de plus pour aller jusqu'à Valparaiso. Pour nous, il est temps d'aller à l'aéroport. Christine regarde sa montre. On dirait qu'elle stresse. Une fois arrivés, nous nous mettons dans la file pour l'enregistrement, mais Pianqui nous dit finalement de passer dans la file spéciale. Ben voilà, avec MP on était les premières, et on se retrouve en queue de peloton. En plus, cette nouvelle file n'avance pas, comparée à l'ancienne - Et cette fois, c'est pas ma faute ! - De l'autre côté, on serait passées depuis longtemps ! Mais bon, allez, on s'en fiche. On est encore en vacances.
Nous disons au-revoir à Pianqui et allons passer les formalités de police. De l'autre côté, j'écoule mes derniers pesos en magnets, milkyways et CD de musique chilienne pour mes parents (ils en ont de la chance !), puisque la monnaie chilienne ne peut pas être changée hors du pays.
Le temps passe vite : il est déjà l'heure d'embarquer. Et encore une fois, on a grillé tout le monde. De quoi faire mentir ma réputation. Un petit repas, un peu de Sudoku pendant qu'on survole la cordillère des Andes, puis dodo (enfin, on essaie).

Nous arrivons à Madrid avec plus d'une demi-heure de retard. Il va falloir se dépêcher pour attraper la correspondance, d'autant qu'on est à un bout du terminal, et que le vol pour Paris et à l'autre bout de l'autre terminal.
Heureusement, il n'y a personne dans la file d'attente. Du coup, on se dit qu'on peut peut-être passer sous les rubans plutôt que de suivre le long labyrinthe, non ? Aïe ! La policière n'apprécie pas. Vite, retour arrière, prenons sagement le labyrinthe ! Et voilà qu'au passage du portique, je sonne... Forcément, j'avais pas eu le temps d'enlever ma ceinture. Demi-tour sans la ceinture... ça sonne toujours. Et là, je me fais passablement engueuler parce que j'avais pas enlevé mon bracelet ni ma montre. Ouais bon ça va, hein ! Un sourire ça vous écorcherait ??? Du coup, j'ai droit à la fouille au corps. Y'avait longtemps... Ils n'ont vraiment rien d'autre à faire. Je suis sûre qu'il y a de la vengeance personnelle dans l'histoire. A cause du passage sous le ruban à tous les coups ! Maiiiiis euuuuuh ! J'ai grillé personne. Y'avait personne dans la file d'attente ! C'est pô juste ! Quand je pense qu'ils n'ont même rien dit pour les cannettes de coca dans le sac ! Ca y est, je suis de mauvaise humeur. Comme dit MP, on voit que je suis de retour à Paris ! Mais bon, je voudrais bien vous y voir, si ça tombait toujours sur vous et qu'en plus, on trouve jamais rien (ben oui, je suis un modèle de passager).

Finalement, nous attrapons notre vol pour Orly de justesse, mais il va quand même falloir attendre pour monter à  bord, car le chef de cabine est au téléphone. J'en profite pour remettre ma ceinture, ce que je n'ai pas eu le temps de faire. Parce que là, je perds mon pantalon.

Arrivée à Orly avec 10 minutes d'avance. Nous récupérons les bagages sans encombre et retrouvons mon oncle Rémy venu nous chercher en voiture. Ne pas avoir à rentrer en transports en commun, ça c'est le pied !

Bon sang quel voyage ! Les souvenirs vont me rester très longtemps. Les images, les sensations sont gravés dans ma tête et dans mon cœur. Aujourd'hui encore, deux ans après (oui, je sais, j'ai pris mon temps), en écrivant ces lignes, je revis ce voyage avec tout autant d'émotion.

Merci à MP d'avoir trouvé le voyage et Viventura, et de m'avoir accompagnée pendant ces 3 semaines, avec toujours autant de décontraction et de bonne humeur. Merci à Nico pour avoir été un guide formidable, à tous les membres du groupe pour la super ambiance de ce voyage et pour tous les moments partagés. Je suis ravie de vous avoir rencontrés et d'être encore en contact avec certains d'entre vous. Marylise et Paul, à bientôt en Argentine !

Et puis, Esteban, Zia et Tao, merci de m'avoir donné envie, gamine, de visiter votre pays. Merci d'avoir éveillé ma curiosité et de m'avoir mis l'eau à la bouche avec tous ces petits reportages de fin d'épisode. Esteban tu restes mon héros pour toujours. ;-)

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19 août 2010

Civilisation II : le retour - J19

Mercredi 14 mai 2008

Une très bonne nuit, une petite grasse matinée (9h), un excellent petit déjeuner... Que demande le peuple ?
Allez, il est temps de découvrir la petite ville de San Pedro de Atacama : maisons basses, rues en terre battue, très peu de circulation. J19_SanPedro_RueSan Pedro est une toute petite ville où il serait très difficile de se perdre. On dirait un peu la ville typique (oui, encore) du Far-West, juste de l'autre côté du Pecos ou du Rio Grande. Tout ce qu'il nous fallait pour amorcer en douceur le retour à la civilisation. Car le périple en 4x4 a beau n'avoir duré que deux jours, j'ai l'impression qu'il s'est passé des semaines depuis que j'ai vu mon dernier embouteillage. Et pourtant, c'était à la Paz. Mais ma foi, c'est bien agréable.
Ici, les rues regorgent d'agences d'excursions pour le Salar, l'Altiplano ou le désert d'Atacama. Elles alternent avec les petites épiceries et les boutiques de souvenirs où je repère quelques masques en cactus bien sympas.
MP et moi trouvons rapidement un cyber-café d'où nous allons pouvoir écrire la page du jour du journal de bord, puis nous nous mettons en quête de la poste, puisque j'ai toujours dans mon sac mes cartes boliviennes...J19_SanPedro_Place

Le plus drôle, c'est que la ville est tellement "grande", qu'on croise toujours les mêmes personnes.
"Tiens, salut Isabelle!"
"Ah, et voilà Jean-Jacques et Marie-Thérèse..."
J19_SanPedro_D_dicacesNous revenons en flânant et nous arrêtons dans la boutique des masques où je finis par en choisir un à ramener à Papa. Il nous faut ensuite trouver des cartes qui permettront au groupe de mettre quelques mots de remerciement à Nico pour ce périple. De retour à l'hôtel, chacun y va de sa prose. Nous en profitons également pour échanger les adresses mails... Ca sent vraiment la fin. Puis, comme MP et moi n'avons toujours pas mangé, nous filons acheter des sandwichs, des fruits et des gâteaux que nous allons savourer à l'ombre de la terrasse de l'hôtel... On est bien, hein Tintin...

J19_SanPedro_ValleeDeLaMortA 13 heures, les bagages sont de nouveau entassés dans le bus, toujours par les vitres, et nous partons pour le désert d'Atacama. Notre premier arrêt sera dans la vallée de la mort (c'est marrant comme il y a toujours une vallée de la mort dans les déserts arides) J19_SanPedro_Velooù nous entamons une petite marche digestive, croisant de temps en temps des vélos posés sur le bas-côté. Ah ? Et le cycliste ? Probablement quelque part par là, à admirer le paysage, à moins qu'il ne soit en train de se dessécher comme une vieille momie... Mais non ! Je plaisante.

J19_SanPedro_4MariasLe bus nous conduit ensuite à la vallée de la Lune où l'on peut admirer de superbes formations rocheuses, dont quelques cheminées évocatrices. Nous en profitons pour faire la "fameuse" photo des 4 Marie (Marie-Pierre, Marilyse, Marie-Thérèse, Marie-Rose ... J19_SanPedro_VolcanBen et moi alors????) devant le rocher des "Tres Maria" pendant que certains hommes préfèrent faire la sieste à l'ombre d'une caverne. Rien n'a beaucoup changé depuis la préhistoire...

L'escalade du jour, ce sera la grande dune, du haut de laquelle on a un panorama magnifique.

J19_SanPedro_DescenteC'est en abordant la descente, que l'idée est venue : le chemin de sable était somme toute assez régulier, pas trop étroit, et d'une inclinaison correcte. Avec MP on s'est regardées...
- On fait la course ?
- C'est partiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Et nous voilà dévalant la pente à toutes jambes, emportées par notre élan, et mortes de rire. C'est vraiment n'importe quoi ! Oui, on est restées très gamines. En tout cas, ça fait du bien.

Il est temps de repartir vers Calama. Dans le bus, l'ambiance est morose. Nous sommes tous fatigués, mais nous prenons également conscience que c'est la fin du voyage.
A l'aéroport de Calama, chacun s'enregistre rapidement, puis nous allons  prendre un dernier verre tous ensemble. Sympa, le demi-litre de jus de fruit frais ! Ca, c'est la bonne surprise du jour.
J19_SanPedro_AdiosNicoLe moment de nous séparer est arrivé, car Nico ne nous accompagne pas jusqu'à Santiago. Avec Jacques, ils vont prendre la direction de la côte avant de remonter sur Arequipa. Bouh, c'est dur ! Il y a même quelques larmettes qui perlent aux yeux en embrassant notre guide. Mais comme il ne peut pas se passer de nous, il prend les dernières photos de son troupeau depuis le bar panoramique, tandis que nous passons dans la salle d'embarquement. Nous voilà en route pour Santiago où doit nous récupérer Pianqui, notre guide local. Petite parenthèse : Lan Chile, c'est bien !

Et là en sortant de l'aéroport, c'est le choc culturel !
Des voitures partout (neuves !), des autoroutes, des enseignes lumineuses, des bus à soufflet, et surtout, des arrêts de bus ! Allez savoir pourquoi, c'est ce qui m'a le plus choquée. Ce qui symbolisait réellement le retour à la civilisation, à l'ère moderne.
Et partout, ce bruit infernal de circulation duquel nos oreilles s'étaient si facilement déshabituées.

L'hôtel donne sur une grande artère bruyante. C'est un bâtiment de style anglais, avec parquets cirés et vitraux. Par contre, ça laisse à désirer côté accueil et distribution des chambres, ce qui nous oblige à camper un bon moment dans le hall. J19_Santiago_HotelEn plus, la liste de répartition est bourrée d'erreurs. Et puis la fatigue aidant, il y a les autres imprévus, comme Marie-Thérèse qui se trompe d'étage et ouvre avec sa clé une chambre ... où quelqu'un dort déjà ! Y'a pas à dire, ça met en confiance.
Pour MP et moi, pour une fois, tout se passe bien. Même si la chambre nous paraît dès le premier abord très bruyante. Malgré les vitres et les volets, on a l'impression d'être dans la rue. Un peu comme à Lima, tiens. Retour à la case départ.
Ceci dit, vue la fatigue accumulée et le moral un peu berne, il ne nous faudra pas longtemps pour nous endormir après avoir papoté un peu.

17 août 2010

C'est l'altitude - J18

Mardi 13 mai 2008

Réveil à 4h15 ! Ca commence à être dur, comme rythme. D'autant que le groupe électrogène n'a pas encore été redémarré, qu'il fait froid et qu'il n'y a pas d'eau dans la salle de bain. De toute façon, à vue de nez, la salle de bain me semble inapprochable. Apparemment, il y en a qui ont été malades cette nuit... Beurk... Une seule solution, s'habiller très vite, et se débarbouiller à la lingette avant d'aller prendre le petit déjeuner. Le temps de se mettre à table, et le groupe électro a redémarré. Que la lumière soit. Mais il semblerait que les températures aient fait geler l'eau dans les citernes. Donc on ne peut toujours pas utiliser les toilettes. Et ça, c'est légèrement gênant.

Les 4x4 démarrent à 5 heures. Il fait encore nuit, et très froid. Mais avec MP, on a la patate et on chante à pleins poumons un peu tout ce qui nous passe par la tête. Je vous dis pas le souk qu'on met dans la voiture. Dommage pour Christine qui n'a pas l'air très en forme et aurait peut-être aimé continuer sa nuit. Mais bon, faut qu'on lutte contre l'adversité, nous aussi.

En parlant d'adversité ... depuis tout à l'heure, il y a un voyant rouge allumé au tableau de bord. Mais comme ça n'a pas l'air de perturber le chauffeur, on se dit que c'est peut-être normal... jusqu'au moment où le capot se met à fumer. Arrêt obligatoire. Les autres chauffeurs rappliquent en quatrième vitesse, et tout ce petit monde se penche sur le moteur. Apparemment, c'est une durite qui a éclaté : le chauffeur avait oublié de retirer le carton qui protégeait le moteur du froid pour la nuit, et bien sûr, celui-ci a brûlé.
Finalement, ça tombe bien cette halte impromptue, parce que mes intestins se rappellent à mon bon souvenir. Il fait encore nuit, on est au milieu de nulle part, l'occasion est trop belle : je m'éloigne avec mon rouleau de PQ et finit par trouver un petit coin abrité... Evidemment, les 4x4 redémarrent à ce moment-là. Je vous jure, on peut jamais être tranquille.

J18_Chuvica_4x4Bon ben, ça n'a pas l'air d'être une lumière, notre chauffeur. C'est à se demander s'il ne le fait pas exprès de toujours prendre les trous de la route, au lieu de les éviter. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le chemin est cahoteux. Y'a longtemps qu'on s'était pas fait secouer !
J18_Chuvica_GalerieEt puis paf ! La tuile ! Enfin, le trou : un plus gros que les autres, qu'on aborde franchement. Nous on rebondit au point de taper au plafond. La galerie non plus n'a pas supporté : elle a avancé d'au moins 20 centimètres. Nouvel arrêt pour la remettre en place. On en profite pour sortir prendre l'air. Christine a l'air bien pâle... "Ca va Christine ?" Ca n'a pas trop l'air.

Bon, ça y est, c'est réparé. On peut reprendre notre route sur l'altiplano, vers notre première étape, la laguna Cañapa, un lac d'altitude au pied des volcans, hébergeant des flamants roses. Il fait toujours très froid, mais nous sortons faire quelques photos (ou des tentatives) des reflets, flamants et autres oiseaux.
Nous rejoignons bientôt la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa. Située à la pointe sud de la Bolivie, elle a été créée pour protéger l'habitat naturel des flamants, des vigognes et de toute une faune sauvage. Elle va nous permettre de découvrir de nouveaux sites magnifiques.

J18_Chuvica_Reserve1 J18_Chuvica_Renard J18_Chuvica_Reserve2

 J18_Chuvica_Reserve3 J18_Chuvica_Reserve4

J18_Chuvica_LagunaColoradaSur le coup de 14 heures, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un refuge. Très "rustique", mais la soupe est un délice. Et ça réchauffe, ce qui n'est pas rien. Juste le temps de passer aux toilettes et d'éviter les moutons qui essaient d'entrer dans les dortoirs, et nous reprenons déjà la piste en direction de l'arbre de pierre puis de la J18_Chuvica_LagunaColorada2Laguna Colorada. Ses teintes rouge orangé sont à tomber par terre. Quel paysage époustouflant ! La lagune est en partie gelée (quand je vous disais qu'il faisait froid), mais les flamants sont partout. J18_Chuvica_LagunaColorada3Ils sont moins frileux que nos flamants de Méditerranée.

Nous repartons rapidement pour prendre un peu d'avance, car notre véhicule se traîne particulièrement, et notre chauffeur est en train de mettre les nerfs de notre guide à rude épreuve. Après avoir failli être coincés dans une montée de cailloux ce matin (c'est qu'on nous a quand même fait sortir de la voiture le temps de passer l'obstacle, au cas où il finirait dans le ravin), maintenant on se traîne sur la route, on prend tous les creux et les bosses. Sympa, la séquence Orangina. Heureusement, ça n'empêche pas Christine de "planter la clôture", selon l'expression consacrée. Au moins, elle récupère un peu.J18_Chuvica_SolDeManana
Tant bien que mal, nous atteignons les geysers de Sol de Mañana à 4800 mètres d'altitude. Finalement, on s'habitue à l'altitude. Ca sent le souffre ici. Et c'est pas une vue de l'esprit !

Nous J18_Chuvica_Licancabourvoilà repartis vers la Laguna Verde, à l'ombre du volcan Licancabur. C'est paraît-il la plus belle, et il faut absolument l'atteindre tant que la lumière est bonne. Malheureusement, le chauffeur ne réagit pas quand Nico demande à s'arrêter. A un moment, on a même cru qu'il allait le frapper. C'est dire ! Finalement, nous profitons du dernier rayon de soleil sur le lac bleu et vert, et repartons vers le poste frontière bolivien : une petite baraque et deux douaniers perdus sur l'altiplano. Nous faisons tamponner nos passeports pour la sortie de territoire, puis MP et moi allons chercher nos bagages dans les 4x4 pour les charger dans le minibus, par la fenêtre, car il n'y a pas de soute. Efficacité. MP remet à l'un des chauffeurs de 4x4 les cartes qu'elle n'a pas pu poster à Uyuni, avec l'espoir qu'il les mettra dans une boîte. Aux dernières nouvelles (deux ans après), il ne me semble pas qu'elles soient arrivées. Moi j'avais pris le parti de poster les miennes du Chili. Tant pis pour les timbres boliviens.

Enfin un chauffeur digne de ce nom et une route asphaltée ! Nous profitons de ce petit répit pour remplir les documents d'entrée au Chili, puis atteignons San Pedro de Atacama à la nuit. Voilà, nous sommes en territoire chilien. Reste à passer la douane. Le bus s'arrête devant le poste frontière, et nous devons, après avoir remis les documents d'immigration, décharger tous les bagages pour la fouille. C'est qu'ils ne plaisantent pas, les douaniers chiliens. Introduction, même involontaire, d'une banane sur le territoire, et c'est la grosse amende qui vous tombe dessus. A tour de rôle, nous posons tous nos bagages sur la table et restons debout à côté, le temps de la fouille. Ils vérifient mon petit sac à dos et mon sac bolivien plein de mes achats, mais pas le grand sac à dos. C'est en voulant récupérer mon grand sac, que ça s'est gâté : la lanière s'étant coincée sous le sac de MP, j'ai manqué d'embarquer toute la table, ce qui me vaut un nouveau surnom : Pierre Richard. Sympas, les gars !

Nous rechargeons tous les bagages à l'arrière du bus. Cette fois, la prochaine halte sera la bonne : l'hôtel. Très très agréable : de petits bâtiments, une grande cour, le calme et la nuit étoilée. Si on ajoute à cela une bonne douche chaude et un sèche-cheveux, c'est le bonheur. Il est temps d'aller manger.

Nico nous emmène tout d'abord faire du change, puis dans un restaurant tenu par un toulousain pour le dîner d'adieu. Et oui, demain nous nous séparerons de notre guide qui ne vient pas à Santiago avec nous.
Nous sommes dos à une superbe cheminée en adobe qui trône au milieu de la salle, et là, je savoure. Qu'est-ce que c'est bon, cette chaleur. Le patron nous offre un pisco sour en apéro, et ça me monte rapidement à la tête, au point de sortir une blague plus que douteuse quand les plats de saumon arrivent (en espagnol, saumon se dit salmon.Je vous laisse deviner la suite...) Manque de bol, le serveur est basque et comprend ce que je viens de dire. OK, je n'ai plus qu'à aller me cacher dans un trou. Hou là, ça tourne. Ca me réussit pas le pisco.
A la fin du repas, je me sens mieux, mais pas encore assez pour me lever et rentrer avec les couche-tôt. Jacques ne trouve rien de mieux que de commander une bouteille de vin (ce Casillero, c'est vraiment le diable), et nous restons un moment à discuter au coin du feu.

Alors je vous rassure tout de suite, je n'ai pas eu besoin qu'on me porte pour rentrer. Mais heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de voitures dans San Pedro, parce que je ne suis pas sûre que je marchais bien droit. Ce qui nous vaut un bon fou-rire, avec MP.

P... ça tourne !

4 août 2010

On veut un coucher de soleil ! - J17

Lundi 12 mai 2008

Ce matin, c'est réveil en fanfare !
Non non, pas au figuré. Au sens propre : l'hôtel est juste à côté de la base militaire, et à 8 heures, ces messieurs défilent, cuivres et grosse caisse en tête. On va dire que compte-tenu des événements de la veille, deux heures de sommeil c'est une bonne moyenne. Bon, on va quand même traîner un peu, parce qu'après tout, on n'est pas si pressées que ça. Mais maintenant qu'il fait jour, on y voit un peu plus clair ... et MP s'aperçoit que dans sa hâte d'aller dormir, des trois lits elle a choisi celui qui n'était pas fait. Ahhhh! C'est pour ça que le drap avait l'air bizarre. Et en parlant de bizarrerie, la douche n'est pas mal non plus : "Euh ... tu sais comment on met l'eau chaude? T'es sûre qu'on va pas s'électrocuter ?". Bref il nous faudra quand même du renfort pour arriver à faire marcher le bouzin.

Un petit déj plus tard et les sacs bouclés, nous décidons d'aller faire un tour en ville. Hier soir (disons plutôt ce matin), la ville me faisait furieusement penser à une de ces anciennes villes du Far West. Impression confirmée : avec sa large rue principale entourée de maison basses, sous un ciel strié de grands nuages, elle ne dépareillerait pas dans un western de John Ford. Si ce n'était les rues pavées et les fils électriques, on s'y croirait. Donc nous déambulons, observons, visitons les quelques boutiques où j'en profite pour acheter une nouvelle paire de lunettes de soleil, les miennes ayant mal vécu les deux semaines de voyage. De belles lunettes rouges (trop star !) qui permettront à mes petits yeux sensibles de survivre à la réverbération sur le Salar. Oui, parce que aujourd'hui, nous partons pour la traversée de ce grand désert de sel en 4x4.
Tiens ! Voilà Rasta Man et ses trois japonaises. Ils ne se quittent plus dis donc. Tu crois qu'il a conclu ? Hem...

J17_Uyuni_Chargement_4x4A 13 heures, tout le groupe Viventura se retrouve à l'hôtel pour embarquer. Les bagages sont chargés sur les galeries et bien ficelés dans des bâches (du moins on l'espère). MP et moi embarquons avec Christine, Jacques et Nico. Il est temps de prendre la route, vers l'infini et au-delà !
Nous faisons rapidement une première halte au cimetière des trains : un terrain désertique semé de locomotives et de wagons rouillés, vestiges de l'exploitation minière. L'occasion pour Jean-Jacques de réaliser un rêve de gosse (conducteur de loco), et pour MP de relever son petit défi en arrêtant d'autorité une voiture pour sa photo "Pekin Express like" (euh ... alors en fait, c'était notre 4x4 et il était déjà à l'arrêt). Oh et puis il y a des rails, alors on s'amuse un peu aussi, sans oublier de laisser un petit signe de reconnaissance sur l'un des wagons.

J17_Uyuni_Loco J17_Uyuni_Rail J17_Uyuni_PekinExpress J17_Uyuni_CrazyRiders

Notre deuxième arrêt sera pour une fabrique de sel. Oubliez l'usine, ici ça reste très artisanal. On nous explique comment le sel est collecté, nettoyé, traité, puis mis en sachets pour être vendu. Le revenu de cette production permettra à quelques familles de vivre. Et c'est également l'occasion pour nous de découvrir quelques utilisations insolites du sel : on en fait aussi des briques pour construire des bâtiments. Nous nous arrêterons une troisième fois, peu après notre entrée sur le Salar, pour rendre visite aux ramasseurs de sel afin qu'ils nous parlent de leur activité. Ramasseur de sel, c'est tout simple : un camion, une pelle et de l'huile de coude. Sur une base circulaire d'environ 1 mètre de diamètre, on élève un monticule de sel avec tout ce qu'on peut ratisser alentours, Puis il suffit de charger le tas dans la benne du camion. Les hommes du groupe s'essaient vaillamment à l'exercice, et MP et moi aussi "pour voir". Mais bon, on fatigue vite. C'est sûr, c'est l'altitude.

J17_Uyuni_FabriqueSel J17_Uyuni_SacsSel J17_Uyuni_TasSel J17_Uyuni_RamasseursSel

Le Salar d'Uyuni est une vaste étendue de sel couvrant plus de 12000 km². La plus vaste réserve de sel du monde, paraît-il, J17_Uyuni_4x4dont l'exploitation est une des principales activités de la région. La couche de sel est épaisse, mais réserve parfois quelques surprises : une couche un peu plus mince, et en-dessous, un petit trou d'eau limpide. Attention où vous mettez les pieds.
A 3600 mètres d'altitude, nous voilà donc, quatre 4x4 en convoi, sur ce désert d'un blanc aveuglant, sous un ciel bleu magnifique, avec un horizon qui ne se rapproche jamais. Une lumière superbe, un paysage époustouflant de solitude, dépaysant, apaisant.
Bon et puis il faut le dire, l'intérêt du Salar, c'est que c'est bien plat, et ça secoue pas trop dans le 4x4.

J17_Uyuni_PiqueNiqueEt puis soudainement, après 2 heures de route, un rocher insolite se dresse devant nous : la Isla del Pescado - l'île du poisson -. Un bout de terre qui surnage au milieu de l'océan de sel. C'est là que nous allons nous arrêter pour déjeuner. Heureusement, vu l'heure, la majorité des autres groupes de touristes sont sur le point de repartir, ce qui nous permet, après le pique-nique, de nous balader tranquillement dans une forêt ... de cactus. En voilà qui feraient pâlir ma copine H d'envie (si ça peut te consoler, dis-toi qu'ils ne passeraient ni la porte, ni sous ton plafond). Les sentiers grimpent vers le point culminant de l'île à travers rochers et cactus, pour nous permettre de finalement découvrir un superbe panorama sur le désert blanc... Tiens, revoilà Rasta Man et ses japonaises. Ça fait plaisir, de retrouver des têtes connues à l'étranger.

J17_Uyuni_IslaPescador1 J17_Uyuni_IslaPescador2

Au coucher du soleil, nous sommes encore au milieu du Salar. Ca tombe bien : avec MP, on n'a toujours pas eu NOTRE coucher de soleil. Les 4x4 s'arrêtent au milieu de nulle part, et nous patientons avec une bonne séance photos. Le problème, c'est qu'au fur et à mesure que le soleil descend, il fait de plus en plus froid. Mais on s'en fout : on a nos chapeaux boliviens qui nous valent d'ailleurs l'affectueux surnom de Chapi Chapo. De toute façon, on ne bougera pas tant qu'on n'aura pas nos photos de coucher de soleil. So What ? On pose donc nos fesses sur le Salar, chacune dans sa petite alvéole de sel... C'est quand même froid, par terre.
Le soleil continue à descendre, le ciel s'assombrit en se parant de jolies teintes roses d'un côté, et d'or et de feu de l'autre. Trois petits monticules apparaissent à l'horizon, se superposant exactement à trois monts. Illusion, effet d'optique, mirage, réalité? Mystère. Une dernière lueur à l'horizon... là il commence à faire vraiment froid. Les premiers 4x4 sont déjà partis. il est temps d'y aller.

J17_Uyuni_3Monts J17_Uyuni_ArretFrisquet J17_Uyuni_SalarOptique

J17_Uyuni_Sunset1     J17_Uyuni_Sunset2     J17_Uyuni_Sunset3

J17_Uyuni_RefugeNous arrivons au refuge de Chuvica à la nuit. Cette nuit, ce sera spartiate, et nous partagerons une chambre à six. Il n'y a pas de chauffage, mais heureusement de bonnes couvertures, car il fait maintenant vraiment froid.
Tout le monde se retrouve rapidement dans la grande salle à manger où d'autres groupes sont déjà attablés. Le repas, excellent, se déroule dans une ambiance très sympathique, et nous restons un long moment à discuter, jusqu'à l'extinction du groupe électrogène à 23 heures.
C'est que demain, il faut encore se lever très tôt.

28 juillet 2010

Train-train bolivien quotidien - J16

Dimanche 11 mai 2008

Houuuuuuu ! Le réveil est dur, ce matin. J'ai mal au crâne.

Qui a dit "Tu m'étonnes" d'un air ironique totalement inapproprié ????

Heureusement, ça va encore être tranquille aujourd'hui : petit déjeuner à 9h, bouclage de bagages pour libérer la jolie chambre où je me suis sentie comme chez moi, puis MP et moi retournons une dernière fois nous imprégner de La Paz. C'est bon, maintenant, on maîtrise. Il y a une sorte de kermesse sur l'avenue, pas mal d'animation, c'est sympa. Quelques achats de provisions pour le voyages plus tard, et nous sommes déjà de retour pour déjeuner à la cafeteria de l'hôtel. J'aurais bien goûté les empeñadas de la baraquette, mais était-ce bien raisonnable pour mon estomac occidental sur-aseptisé?

perou_2008_carte_3_400Toujours est-il qu'à 13h00, tout le groupe est fin prêt et embarque pour la gare routière où nous devons prendre le bus pour Oruro. Aujourd'hui, on teste les transports en commun boliviens. Le hall de la gare est empli du cri des rabatteurs qui essaient d'entraîner les clients vers leur compagnie :

"Cochabaaaamba ! Cochabaaaamba !"

Y'en a même qui arrivent à se battre pour un client ! Ok, là ça y est, on est dans l'ambiance. Heureusement que nous on n'a pas trop à chercher : Nico connaît. On enregistre les bagages : au-delà de 13kg, c'est 1,50 bolivianos par kilo supplémentaire. Hey ! Mais c'est quoi cette grosse arnaque ???? Ça râle sec dans le groupe. Finalement, il n'y a que Christine qui reste en-dessous (et Nico, mais lui il a triché : il a refait son sac lors de l'escale à Arequipa). Personnellement, je suis à 15 kg (merci le sac à dos), et MP à ... 21 kg ! Hum... ben oui, les achats ça finit par se voir. Comme de toutes façons on n'a pas le choix, on n'a plus qu'à s'installer dans le hall et attendre jusqu'à ce que le bus soit annoncé pour l'embarquement.

J16_LaPaz_BusPremier constat : le bus n'est pas de la première jeunesse, mais les sièges sont confortables. Heureusement, parce qu'on a quelques heures de trajet devant nous.
Deuxième constat : le chauffeur n'aime pas qu'on regarde par dessus son épaule : il s'empresse de tirer le rideau derrière lui, que les passagers du premier rang avaient ouvert pour voir la route. Ok...
Troisième constat, c'est assez folklorique comme système : le bus démarre et les retardataires courent après pour monter en marche. D'ailleurs, ce sera comme ça à chaque fois que nous récupèrerons un nouveau passager dans les rues d'El Alto : Tandis que le bus roule au pas, tu payes au gars sur la marche, et tu sautes en marche.
- L'heure c'est l'heure !
- Bon, d'accord...

Pourtant, quelques mètres après la sortie de la gare routière, le bus s'arrête et le chauffeur descend et va s'allonger sous l'avant. Nous, tout ce qu'on entend, ce sont quelques coups de marteau. Pittoresque, je vous dis... Ce qui pousse Agnès à descendre avec son caméscope pour filmer l'intervention. A ce moment-là, le chauffeur se relève, grimpe dans le bus et démarre en catastrophe, laissant son assistant et notre Agnès sur le bas-côté. Euh... Mais ils sont pas en train de nous courir après, là ?

- Hey ! Stop ! Stoooooooooop !

Mal luné, le chauffeur fait mine de ne pas entendre, jusqu'à ce que, réalisant ce qui se passe (ou réveillé par les cris), Nico arrive du fond du bus en courant pour mettre les points sur les i. Après quelques mauvaises excuses (genre "j'ai un horaire à respecter") et un bref échange de noms d'oiseaux, le chauffeur finit par arrêter l'engin et ouvrir la porte. Nous récupérons une Agnès effarée qui jure bien qu'on ne l'y reprendra plus !

J16_LaPaz_OruroMon petit doigt me dit qu'il est un brin soupe-au-lait, ce chauffeur. Et avec le recul, je m'aperçois que tous les signes étaient pourtant là... On était prévenus. En tout cas, je sais pas si on l'a mis de plus mauvaise humeur qu'il n'était déjà, mais sur la route, on a beau traverser de grandes étendues désertiques, c'est un festival. Comment on dit déjà ? une conduite agressive ? Pardon, nerveuse. Dans tous les cas, à force de vouloir respecter l'horaire, nous arrivons à Oruro avec une demi-heure d'avance. Du jamais vu, je parie !

J16_Oruro_WagonBagagesEspérons que le chauffeur de train sera de meilleure composition. Oui, car nous voici devant la gare où nous allons prendre l'Express del Sur pour Uyuni. Le bus n'est pas encore arrêté que MP, elle, est déjà au taquet... pour trouver les toilettes. OK, t'inquiète, je vois pour les bagages. Il faut les récupérer dans les soutes pour les faire charger dans le fourgon à bagages du train. Comme ça, nous on voyagera à nos aises. Nous embarquons donc dans un wagon paraît-il destiné aux touristes. Je ne sais pas si c'est vrai, mais en tout cas, c'est assez confortable : les sièges peuvent s'allonger quasi complètement pour faire couchette, et même se tourner à 180° pour faire face au voisin de derrière - qui devient alors voisin de devant. Vous suivez ? Et puis y'a la télé, aussi. Enfin je crois. Par contre, ça bringuebale tellement qu'il n'y a pas moyen de faire un sudoku tranquille.

perou_2008_carte_3_406Vers 20h30, Marylise, Paul, Jacques, Nico, MP et moi décidons d'aller faire un tour au wagon restaurant. Et là, attention les yeux ! perou_2008_carte_3_405Un vrai restaurant, avec table (et fleurette sur la table), menu et serveur. Côté nourriture, c'est assez moyen, mais il y a du vin et au moins, on rigole. La preuve : 3 heures plus tard, nous y sommes encore... lorsque le train s'arrête au milieu de nulle part.
Au début, nous n'y avons pas trop fait attention... jusqu'au moment où le serveur a commencé à vouloir nous virer. Et oui, il est minuit, on ferme. On a bien essayé de négocier, mais ils sont durs en affaire, les boliviens. Nous voilà donc tous les six retraversant les wagons endormis où les lumières ont été éteintes. Des couvertures ont été distribuées aux voyageurs, et ça ronfle sévère. Quelque part, heureusement que le train est toujours à l'arrêt, parce que passer les sas avec le roulis habituel, je ne suis pas sûre que j'aurais réussi... Comprends pas. Et puis la porte là, elle s'ouvre ou pas ???? Hé ! Attendez-moi ! Zut ! Tant bien que mal, nous finissons par retrouver notre wagon, mais impossible de dormir... Et le train ne repart toujours pas. En plus, il commence à faire sacrément chaud, dans ce wagon. Quand est-ce qu'on repart ? A quelle heure on était sensés arriver à Uyuni ? Combien il nous reste de voyage ? Ah ben ça va pas le faire ... Sûr que les 4x4, ils seront plus là, à notre arrivée.... Jusqu'au moment, où enfin, je lâche prise et finis par admettre que de toute façon, c'est pas me mettre la rate au court-bouillon qui changera quelque chose. C'est pas moi qui décide, c'est pas moi qui gère, et je ne risque pas d'influencer les événements. Alors autant prendre mon mal en patience.
Et oui, ouvrez bien vos oreilles, cette nuit-là j'ai appris .... à faire avec !
Une grande leçon qui me sert encore aujourd'hui (amis de la SNCF, si vous m'entendez...).

N'empêche que comme je ne peux toujours pas dormir, je navigue entre mon siège et le sas, parfois les toilettes (à éviter, les toilettes des trains boliviens à l'arrêt transportant des touristes qui ont goûté déraisonnablement la cuisine locale), puis je finis par m'asseoir dans le sas où il fait un peu plus frais, pour discuter avec Jacques et finir par partager avec lui les écouteurs de mon ipod.

Vers 2h du matin, un agent de train apparaît pour ouvrir les portes, de façon à ce qu'on puisse prendre l'air. J16_Oruro_ArretNuit_petitOn a même le droit de descendre sur la voie. L'agent finit par nous apprendre qu'un train de minerai a déraillé devant nous, et qu'on a pris notre locomotive pour aller enlever les wagons. Forcément, là, on risque pas de bouger. Mais bon, cette fois, il en faudrait bien plus pour convaincre Agnès de descendre. Elle préfère prendre l'air depuis la porte. Moi, je me lance : remontant le long du train (c'est haut un train. On dirait pas comme ça), j'arrive effectivement là où devrait se trouver la locomotive, pour ne trouver que les rails, la nuit noire, le silence et le désert. Bon et en plus, ça caille ! Il doit faire zéro. Au moins.

Vers 3h30, il semblerait que nous ayons enfin retrouvé notre locomotive. On fait remonter les passagers (je vous dis pas, si ça avait été le chauffeur du bus, comme il se serait carapaté à vitesse grand V!), et nous repartons. A l'arrivée à Uyuni, deux heures et demi plus tard, les 4x4 ne sont bien évidemment plus là depuis longtemps. Le jour se lève sur la petite ville minière dont l'immense avenue déserte est balayée par le vent. Il fait très froid. Nous sommes seuls, débarqués en terre inconnue. Il ne manquerait plus qu'une boule d'herbe sèche traverse la rue, tiens.
Courageusement, malgré la fatigue qui nous écrase, nous traînons nos bagages vers l'hôtel 300 mètres plus haut. Les chambres sont distribuées rapidement, sans un mot superflu. Une seule hâte : aller se coucher. Nico a été sympa, il a dit qu'on partirait plus tard que prévu. MP s'écroule sur son lit, tandis que dans un ultime effort, j'enlève d'abord mes lentilles (ouais, je sais, ça casse un peu l'ambiance). Il fait froid, la lueur blafarde du petit matin filtre à travers les rideaux, mais tant pis ! Dormir !!!!

PS : désolée, une journée aussi mouvementée se ressent sur la qualité des photos. Alors merci à mes camarades d'infortune pour LEURS photos.

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26 juillet 2010

Accros du shopping à La Paz - J15

Samedi 10 mai 2008

Aujourd'hui, on avait le choix : un sommet à plus de 5000 mètres, la descente de la route de la mort en VTT, la visite du site pré-colombien de Tiahuanaco (qui, paraît-il, inspira à Hergé son Temple du Soleil)... avec MP, on n'a pas eu à se concerter longtemps : nous aujourd'hui, on fait shopping !

Alors que Mireille, Gérard, Paul et Marylise sont partis à l'aube pour leur ascension, et que Alain est allé bravement affronter la route de la mort, nous nous levons tranquillement à 8 heures (si, c'est tranquille) : petit déjeuner, un tour sur internet, et munies des recommandations de nos guides (papier comme en chair et en os), nous partons à la découverte de la capitale bolivienne. Si on en croit tout ce petit monde, en tant que jeunes touristes femelles, nous sommes tout de même à la merci de gros méchants arnaqueurs et autres pickpockets. Donc, méfi ! Là, j'ose même pas sortir mon appareil-photo. C'est nul.

J15_LaPaz_PlazaSanFranciscoAllez, hauts les cœurs ! Première chose à faire : changer un peu d'argent. Nous descendons donc vers la Plaza San Francisco et trouvons rapidement notre bonheur. Direction les boutiques. A bien y réfléchir, je crois qu'on a dû entrer ... dans à peu près toutes. J15_LaPaz_ShoppingEt après négociations, nous repartons avec bonnets, écharpes, chaussettes, sac (oui, je sais, mais on se refait pas), vigogne, etc... MP a tout claqué en une matinée - mais elle a bien négocié sa nappe avec la Mama.
Va falloir recharger en munitions pour cet aprem. La matinée ayant été fructueuse, nous rentrons à l'hôtel déposer nos trésors et manger à la cafétéria. C'est long... On le savait pourtant.

Nous repartons vers l'avenue Santa Cruz, retrouvons notre changeur d'argent, puis montons vers la place Murillo où se trouvent le palais du gouvernement, le palais législatif et la cathédrale où se déroule un mariage (avec les mariacchis !). C'est beau ... mais il y a tellement de pigeons sur la place que ça nous fait renoncer à notre glace. Sales bêtes ! Toujours là où il faut pas.

Nous repassons par la plaza San Francisco et ses avenues embouteillées que ne renierait pas Paris. Quoique, ce qui surprenne le plus ce soient les pentes de la cuvette tapissées de constructions. Pas un pouce de terrain qui n'y échappe. Voilà ce qu'on appelle de la concentration urbaine. Nous continuons notre shopping tout doucement, à notre rythme. Il faut dire que La Paz, c'est que des montées et des descentes. Et pas des petites. Alors faut pas fatiguer trop vite. Cette fois, nous visitons les enchevêtrements de petites rues commerçantes en faisant les magasins de chaussures. Sauf que c'est les collections d'hiver. C'est pas drôle.

J15_LaPaz_Mariage J15_LaPaz_Pigeons J15_LaPaz_Embouteillage J15_LaPaz_Glaces

A un moment, nous sommes arrêtées par un type qui semble touriste et nous pose des questions en parlant de la police. Je ne comprends pas tout, mais ça ne m'inspire pas confiance, cette histoire. Ca me rappelle pas une des arnaques décrites dans mon guide ? MP s'arrête, mais je lui fais signe, pas trop rassurée. Finalement, nous laissons le gars à ses problèmes - oui, je sais, je ne suis ni très charitable, ni très courageuse. Mais compte-tenu de ce qu'Anne et Marie-Rose nous raconterons le soir-même, je n'ai franchement aucun remord. Parce que elles, elles ont été embarquées par de faux policiers qui leur ont piqué leurs cartes bleues.

J15_LaPaz_AfterShopping

De retour à l'hôtel, nous faisons le point sur nos achats. Le problème va être de tout faire rentrer dans les sacs... MP s'y attelle avec ardeur, tandis que je me félicite de mon nouveau sac qui va bien servir.

Puis un petit tour sur internet pour rédiger le journal de bord, et vers 19h30, Nico et Jacques, un ami qu'il vient de retrouver, nous proposent d'aller dîner dans un restaurant qui ressemble drôlement à un antiquaire. Incroyable ! Il y a les meubles de mes arrière-grand-mères ! On dirait un peu la maison de la famille Adams. Le repas est excellent, dans une bonne ambiance. Et, il faut le dire, c'est là que nous découvrons LE nectar de ce voyage : un vin chilien nommé Casillero del Diablo. Et pour ne rien gâcher, on a enfin notre glace.

Comme avec MP on avait prévu d'aller se boire un cocktail, nous voilà tous partis pour le pub "El sol y la luna". MP prend sa traditionnelle Tequila Sunrise de voyage (même sans le coucher de soleil, ça le fait), tandis que je suis au Blue Moon et ces messieurs à la Caïpirinha, un cocktail à base Cachaça, un alcool brésilien. La soirée est excellente, et nous rentrons à l'hôtel vers minuit et demi, un peu joyeux... Heureusement que la rue est en descente. Mais, c'est normal qu'elle tourne comme ça ?

Euh... On devait contrôler le linge de retour de la blanchisserie, ce soir ? Ca va être ... "coton" Ouarf!!!!

25 juillet 2010

Traversées - J14

Vendredi 9 mai 2008

Il chante tôt le coq, non?
- Moins qu'à Tahiti, aurait pu me répondre MP.
- C'est pas faux.

J14_Llachon_FileusesIl fait déjà grand soleil - un peu frisquet quand même - et toute la famille est debout, je suppose depuis longtemps. Les femmes filent la laine dans la cour tandis que les enfants s'amusent. Marie-Thérèse s'essaye au filage, mais il faut sacrément maîtriser la quenouille, et je crois que c'est pas mon truc. Donc, après une toilette de chat, compte-tenu de la simplicité des infrastructures sanitaires, nous prenons un délicieux petit déjeuner avec vue sur le lac.

"Oh My God ! J'ai petit-déjeuné devant le lac Titicaca !!!!!!"
Oui, même avec le recul, ça reste impressionnant.

J14_Llachon_CheminEcoleAllez, c'est l'heure d'aller à l'école ! J14_Llachon_MoutonsMaïté, notre guide, nous entraîne à pieds vers l'école de Llachon, que parraine Viventura. Grâce aux fonds de soutien, ils ont pu bâtir des sanitaires pour l'école, et certaines personnes de l'équipe participent également en venant donner des cours.
Nous on n'est pas en avance, mais apparemment, certains élèves non plus. Sur le chemin, nous croisons même un troupeau de moutons.
On est vendredi, veille du week-end de fête des mères, et la plupart des professeurs ne sont pas là. Les élèves, oui, par contre. Même si certains feraient bien l'école buissonnière. J14_Llachon_EcoleCertains travaillent avec les instructions laissées par les profs. Pour d'autres, c'est un peu la pagaille. Nous visitons quelques classes, distribuons feutres et stylos (les supers stylos Robot Boy et Galaktik Football de MP ont eu pas mal de succès), regardons les installations, puis repartons vers l'embarcadère après avoir dit au-revoir à nos hôtes. Il est temps de reprendre le cours de notre voyage.

Un bateau à moteur nous emmène aux îles des Uros, trois îles traditionnelles de roseaux, loin des îles plus étendues habituellement réservées aux touristes. Attention, le débarcadère est sommaire. C'est J14_Llachon_IleUrosplutôt bizarre de marcher sur ce sol crissant, souple, mais somme toute assez stable. Attention aux trous quand même, et à ne pas trop s'approcher du bord.
Les Uros nous expliquent comment sont fabriquées leurs îles : des blocs J14_Llachon_UrosPoissonde roseaux découpés, avec terre et racines, liés entre eux et ancrés à un endroit précis du lac. Puis on recouvre cet assemblage de roseaux coupés jusqu'à faire un tapis très épais. Au fur à mesure que le temps passe, on recouvre l'île de roseau frais, jusqu'au moment où le socle va toucher le fond. Alors on l'abandonne pour en faire une autre. Nos hôtes nous parlent aussi de leur mode de vie, de leur artisanat,J14_Llachon_BaladeBarqueUros comment sont fabriquées les fameuses barques. Sur ces îles, tout n'est que roseau. Certains s'essayent au poisson grillé qui a auparavant séché au soleil, mais pour moi c'est encore un peu tôt.
Nous avons également la chance de pouvoir faire un petit tour en barque... euh... y'a pas de gilet de sauvetage? Il a dit "pas besoin", le monsieur. OK. C'est quand même étroit et pas très rassurant, mais finalement bien sympa. On goûte tellement le calme et le silence de la barque qui file sur l'eau sans le moindre clapotis, que ça donne envie de faire la sieste.

De retour au bateau, nous reprenons la traversée du lac et entamons le pique-nique tandis que nous passons à hauteur J14_Llachon_TravauxRoutedes îles touristiques - effectivement bien différentes. Un petit cours de Maïté sur la coca plus tard, et nous accostons à Puno où nous attend notre bus avec les bagages. La route longe le lac jusqu'à la frontière avec la Bolivie. Et quand je dis la route : attention travaux ! Un gros tas de gravas la sépare en deux et on ne sait pas où passer, car personne ne fait la circulation. Finalement, nous sommes déviés vers une piste... On ne sait pas où on va, mais une chose est sûre : on y va ! Un dernier arrêt nous permet de faire les dernières photos du lac où le coucher de soleil s'annonce magnifique. Malheureusement, nous n'avons pas le temps de rester pour le voir.

Desaguadero, la ville frontière. Un sacré embouteillage de bus, de taxis et de pousse-pousses. Notre bus essaie de s'avancer le plus possible, mais comme les véhicules n'ont pas le droit de traverser, il faudra de toute façon finir à pieds. Ce qui arrive très vite, car le voilà bientôt bloqué dans une rue encombrée. Nous sommes donc obligés de descendre et de charger les bagages sur des pousse-pousses pour aller jusqu'à la frontière. Là, le défi est de ne pas les perdre de vue, ni de perdre le groupe, car les gars se faufilent sans remord malgré la foule dense. Et si on n'y prête pas garde, on risque de ne plus revoir nos affaires. Il faut vraiment avoir des yeux partout. Je sens un peu le stress qui monte là... Si si.
Il faut dire que demain c'est jour de marché de l'autre côté, d'où l'affluence. Le pont frontière est encombré de vélos, piétons, ballots, marchandises. Spectacle impressionnant. Trop de stress, pas de photos. Pas le temps. Dommage.

Alors, la frontière, comment ça marche ?

1- Passage dans un premier bâtiment, la police, où on nous tamponne la fiche de sortie du pays.

2- Retour sur nos pas et passage dans un deuxième bâtiment, à l'immigration, où ils récupèrent la fiche tamponnée.

3- Passage de la frontière, un pont séparant le Pérou de la Bolivie, à pieds.

4- Passage dans un premier bureau de l'immigration bolivienne pour récupérer la fiche d'entrée dans le pays.

5- Après avoir rempli la fiche, passage dans un deuxième bureau pour donner la fiche.

C'est bon? Tout le monde est là? On peut enfin embarquer dans un nouveau bus où nos bagages ont été chargés. Vous êtes sûrs qu'il y a tout?
J14_LaPaz_Lumi_resNotre nouvelle guide s'appelle Yvana et nous parle de la Bolivie tandis que nous roulons vers La Paz, malgré deux contrôles de police. A la nuit, nous traversons El Alto, la banlieue pauvre qui domine la ville. Puis Yvana nous demande de fermer les yeux quelques minutes. Lorsqu'enfin nous pouvons regarder, un panorama époustouflant s'étale sous nos yeux : une immense cuvette illuminée, pas un espace qui n'échappe aux lumières. Côté circulation aussi, c'est hallucinant. On frôle l'accident à chaque carrefour, au fur et à mesure que nous descendons vers le centre de La Paz. Sont fous ces boliviens !

J14_LaPaz_ChambreL'hôtel est en plein centre, à côté de la basilique San Francisco. La chambre est magnifique plutôt grande, avec un troisième lit au milieu pour étaler tout notre bazar. Chic alors ! C'est qu'on prend vite de mauvaises habitudes.
Tout le monde est claqué, aussi nous décidons de manger au restaurant de l'hôtel, mais le service est long ... long ... long... Nico nous avait pourtant prévenus. Un dernier point pour savoir qui fait quoi demain, et dodo.

15 novembre 2009

Au bord du lac - J13

Jeudi 8 mai 2008

Ce matin 7 heures, comme prévu tout le groupe est fin prêt dans le hall de l'hôtel pour le départ vers la région du lac Titicaca. Malheureusement, le bus n'a pas pu rentrer dans la ville : après une certaine heure, les gros véhicules sont interdits en ville. Et notre bus, contrairement aux précédents, fait 45 places. C'est ballot. Bref, il faut organiser l'évacuation à l'aide de taxis dans lesquels nous nous entassons, tandis que les bagages sont arrimés tant bien que mal sur le toit. Si tout arrive à bon port, on aura de la chance. D'autant que les chauffeurs ne sont pas très tendres.
J13_Capacchica_painPetite séquence "transfert de bagages" + J13_Capacchica_Lucie"achats de provisions", un nouvel arrêt dans la capitale du pain en prévision du pique-nique, et nous voilà enfin en route pour l'Altiplano. Sous nos yeux blasés depuis le Machu Picchu (mais non, je déconne...), nous voyons défiler les troupeaux d'alpacas, de moutons, les prés, les montagnes, et toutes les grandes étendues que peut recéler ce pays. J13_Capacchica_NicoCopainLors d'une halte "touristes", nous faisons la connaissance de Lucie qui se prête volontiers à une pause photo, tandis que Nico se fait un nouveau copain.

 



J13_Capacchica_siesteQuelques kilomètres plus loin, c'est l'indispensable arrêt pipi-pique-nique, au milieu de nulle part, et certains en profitent pour mettre à contribution l'unique muret de l'endroit pour un emploi assez peu orthodoxe. Perso, je préfère le confort du grand bus, et j'en profite d'ailleurs pour dormir une bonne partie du trajet.
Nouvelle halte à Juliaca, où il nous est vivement recommandé de rester dans le bus, la ville étant l'une des moins sûres du pays. Ça n'empêchera pas des téméraires d'aller acheter quelques fruits à deux pas de là.

J13_Capacchica_lacLe bus, c'était bien, mais comme les bonnes choses ne durent jamais, il nous faut déjà en changer, car un mastodonte pareil ne passe pas sur la piste que nous allons aborder. C'est que nous sommes déjà bien proches du lac Titicaca, autre lieu mythique qui a enflammé bien des fois mon imagination. Oui bon, son nom a beau signifier "le puma gris", pour l'instant c'est surtout une grande étendue d'eau.


Vers 16 heures, nous arrivons enfin à destination : Llachon, un petit village de la péninsule de Capachica, sur les bords du lac, où nous sommes accueillis par Siméon, le chef de la communauté, et sa femme Alda. C'est chez eux que nous logerons cette nuit. MP et moi allons partager avec Christine une grande chambre dans un bâtiment d'adobe séparé des bâtiments principaux, et qui donne sur la cour. Nous nous installons donc tranquillement et en bonnes citadines, faisons les premières constatations d'usage :
J13_Capacchica_chambre- Euh... la porte ne ferme pas. C'est normal ? Et quand je dis ça ferme pas, c'est pas qu'il n'y a pas de verrou, mais juste qu'il faut mettre une chaise contre la porte pour éviter qu'un coup de vent ne l'ouvre.
- Bon allez, c'est pas grave. On craint rien ici.
- Les couvertures, vous croyez que ça va suffire ? C'est qu'il fait frais ici, la nuit. Et entre la porte qui ne ferme pas, les carreaux plus que légers et les courants d'air passant par le toit...
Nico nous avait pourtant prévenues : "c'est pas des couvertures pour enfants de chœur. Une, ça suffit largement". Effectivement, quand la jeune fille nous apporte les couvertures supplémentaires, nous avons bien du mal à les manipuler pour les mettre sur les lits. C'est TRÈS lourd ! Avec ça, pas de risque de bouger cette nuit.
Allez, on au final, cette chambre, c'est sommaire, rustique, mais tout est très propre et on y est très bien. Côté sanitaires, il faudra aller au WC avec la lampe de poche, et il n'y a pas de douche. Juste un petit lavabo. Mais on fera largement avec. Après tout, c'est pas tous les jours qu'on est invité par les habitants du lac Titicaca.

J13_Capacchica_SalleCommuneNous nous retrouvons bientôt, sur l'invitation de Siméon, dans la salle commune pour boire un maté de coca, puis nous sommes plusieurs à décider d'aller faire un tour. Le vent vient de se lever sur le lac et les nuages sont menaçants. Nous prenons la piste qui mène au village où la place est déserte. Sur la chemin du retour, alors que la nuit tombe, nous croisons les troupeaux qui rentrent au bercail. Il fait de plus en plus sombre (ah zut! Y'a même pas de réverbère, et j'ai pas pensé à prendre ma lampe de poche. Comme quoi, on perd vite les bons réflexes.) et au loin, sur l'autre rive du lac, on voit très bien les éclairs qui zèbrent le ciel d'orage. En attrapant le chemin qui descend vers la maison, nous redoublons de prudence, car ça se confirme, on n'y voit plus à un pas devant soi.

 

Dans la salle commune, nous retrouvons le reste du groupe, pendant qu'Alda et ses filles - sœurs - nièces s'activent dans la cuisine, sous l'œil intéressé de Mireille et Marie-Thérèse.
Le repas est proprement délicieux et se déroule dans une ambiance enjouée. Nous piquons même un gros fou-rire avec MP et Nico, à propos d'une histoire de chèvre - Ben quoi, qu'est-ce que j'ai dit ? Si si, je vous jure, on dit El Chupacabra - Pour connaître le pourquoi du comment, reportez-vous à la traduction littérale de Chupacabra.
Un fou-rire ? Vraiment ? Bon, je sais pas ce que c'était en réalité, mais quand j'ai commencé à m'étouffer, il a bien fallu que je me lève et que je sorte faire un tour pour me remettre. Bon sang, je vais avoir mal aux abdos longtemps, avec ces bêtises.

Tout à coup, voilà nos hôtes qui nous font lever et commencent à nous habiller avec les costumes traditionnels.
- Mariée ? Célibataires ?
J13_Capacchica_LesIngallsEuh ... ça vous regarde ? Ah, en fait, il y a un chapeau différent pour les femmes mariées et les célibataires. Du coup, avec MP, Anne et Christine, nous avons droit au bonnet bariolé à pompon. Bon, nous on ressemble un peu à Marie et Laura Ingalls, mais à part ça tout va très bien.
Une fois tout le monde vêtu de pied en cap, oJ13_Capacchica_Danse1n nous entraîne dans la cour où les voisins se sont rassemblés et ont allumé un grand feu dont les flammes dansent sous un magnifique ciel étoilé. Ah ben oui, finalement l'absence d'éclairage public, ça a du bon. Les musiciens sont là. On dirait qu'on va danser nous aussi. Effectivement, la musique remplit bientôt tout l'espace et nos hôtes commencent à danser autour du feu, avant de venir nous prendre la main pour nous inviter à les rejoindre. Et ça se danse comment, ça ? Mon petit cavalier de 10 ans se charge de me montrer... en me démontant juste un peu les bras au passage. Mais c'est pas grave. Le seul problème en fait, c'est que les morceaux sont très longs, et qu'on est en altitude, alors nous, on a du mal à tenir la distance et à reprendre notre souffle. Mais quoi qu'il en soit, cette soirée restera longtemps gravée dans ma mémoire.

Et puis le feu finit par s'éteindre. Tout le monde se souhaite la bonne nuit, et MP, Christine et moi regagnons notre chambre à la lumière de la lampe de poche. Après avoir calé la porte, nous nous glissons sous nos couvertures pour nous endormir très vite. Effectivement, vu ce qui pèse sur mes jambes, je ne risque pas de bouger cette nuit.

14 novembre 2009

Quand lama pas content... - J12

Avouez ! Vous y avez cru, hein, que j'avais jeté l'éponge. Et bien non, me revoilà avec la suite de ce récit au combien palpitant (si si, je vous assure!). Bon, c'était quoi la suite, déjà ? Ah oui ...

Mercredi 7 mai 2008

J'ai vu Machu Picchu ! Non mais vous le croyez ça ????
Histoire de me convaincre que c'est bien la vérité vraie, on y retourne d'ailleurs ce matin. Il ne fait pas encore jour, que nous sommes déjà, et ce malgré nos jambes endolories par la grande épreuve de la veille et les escaliers particulièrement difficiles à descendre ce matin, en train d'attendre les premiers bus qui montent à la Cité.

J12_AC_AubeMachuPicchuPile-poil à l'heure pour voir le soleil se lever sur la citadelle. Au fur et à mesure que l'astre solaire monte dans le ciel, le pic puis la ville entrent dans la lumière. C'est beau. Et pour une fois, je vais pas me casser tout de suite ! ;o) Le ciel est bleu, sans nuages. Ça va être une journée splendide pour visiter en endroit pareil... CERTAINS photographes vont encore râler que c'est mieux et plus vendeur avec des nuages, mais moi, ça me convient très bien.

J12_AC_DepartWaynaPicchuTandis que MP, super-motivée et gonflée à bloc, va faire l'ascension du Wayna Picchu, je décide de suivre la visite guidée de Noé. Moi, je préfère l'histoire et l'archéologie aux sensations fortes. Il paraît que le chemin pour monter au pic qui surplombe la ville est assez vertigineux, et je ne tiens pas à rester coincée au milieu comme ça m'est déjà arrivé sur le Carlit ou la piste rouge de La Plagne. Mais ça, c'est une autre histoire. Nous voilà donc à suivre le dédale des escaliers et des anciennes rues, pour découvrir au détour d'un pan de mur, une fontaine où on arrête l'eau d'un doigt, le temple des trois fenêtres sur la place sacrée, le temple du soleil dont l'emplacement des fenêtres a été calculé pour être dans l'alignement parfait des rayons du soleil aux solstices d'hiver et d'été, le temple du condor dont les murs symbolisent les ailes tandis que la tête de l'oiseau est gravée dans la dalle, le quartier des artisans en bas de la ville, puis la partie haute avec sa place publique où se rassemblaient les habitants pour entendre les communications de L'Inca. Ou encore la Roche Sacrée taillée selon la silhouette du pic à l'horizon, auquel il se superpose parfaitement, ou la carrière à même la ville qui a permis de tailler ces immenses blocs que l'on voit partout, parfaitement ajustés. Et dire que toutes ces merveilles sont en sursis...

J12_AC_MPicchuPorte J12_AC_Apic J12_AC_MPicchuTempleLune J12_AC_MPicchuTempleSoleil 
J12_AC_MPicchuCondor J12_AC_MPicchuCarriere J12_AC_MPicchuRoche

Au détour d'une maison, nous découvrons soudain Nico qui lézarde au soleil. Ah ben Bravo ! Et dire qu'on le croyait la-haut sur la montagne (OK, je l'ai déjà faite, celle-là). J12_AC_MPicchuMaPhotoEn fait, l'accès à Wayna Picchu est limité à 400 personnes dans la journée, alors comme il connaît, il a préféré laisser sa place. OK, puisque c'est comme ça, moi aussi je vais faire ma larve. D'ailleurs, à partir de maintenant c'est quartier libre jusqu'à 11h45. Je continue donc à me balader un peu dans les ruines, puis je monte vers les hauteurs de la ville pour avoir une vue d'ensemble et faire LA photo qui tue (enfin, qui tuera tous ceux qui ne sont jamais venus et qui la verront. La photo à rendre malade de jalousie, quoi), et je finis par m'installer sur une terrasse, au calme, pour écrire mes cartes postales. Ça aussi ça va faire des jaloux. Chic alors !
La vue depuis mon petit refuge vaut de l'or. Pourtant, rapidement, une impression bizarre m'envahit. Je me sens observée, pas vraiment en sûreté. J12_AC_MPicchuLamaEn levant les yeux et en me retournant, je découvre alors un lama - ou serait-ce un alpaca ? - qui me surplombe de toute sa hauteur combinée à celle de la terrasse du dessus. Ça fait haut, quand même ! En y regardant de plus près, il a été poussé au bord de cette terrasse part des hordes de touristes (oui bon, j'exagère un chouïa) qui veulent le prendre en photo. Et là, il a l'air de se demander comment il va s'en sortir. D'autant que les sangsues ne le lâchent pas. Vous savez ce que c'est, les touristes à appareil-photo : pire qu'un essaim de guêpes parisiennes autour d'une canette de Coca. Et c'est stressé, la guêpe parisienne. Je sens que ça va mal finir, cette histoire. N'écoutant que mon instinct de survie au combien prononcé, je me lève d'un bond, avec toute l'élégance que me permettent mes courbatures de la veille. Je n'ai pas plutôt vidé les lieux que la bestiole saute de son perchoir et atterrit pile à l'endroit où mes petites fesses ont aplati l'herbe. Pas le temps de faire un pas que le voilà déjà sur la terrasse inférieure, fuyant la tête haute et la mine dédaigneuse les touristes déçus.
Salut ! C'était sympa la visite ! Merci d'être passé. C'est qu'il ne faut pas l'emmerder, le lama !

Mais déjà, voilà MP de retour de son expédition sur les hauteurs de la "Montagne Jeune"  (Wayna Picchu) où elle a eu affaire à une autre catégorie de touristes assez exceptionnelle : les japonais qui grimpent en gants blancs. Selon ses dires, là-haut c'était chouette, mais assez vertigineux. Finalement, mon tête à tête avec le lama aura été bien plus amusant, en y repensant.

Nous redescendons vers les bus, non sans remarquer au passage un spécimen assez exceptionnel de Barbie italienne - permanente blonde parfaite, petit jean moulant blanc, top dos-nu et talons compensés de la même couleur - qui est arrivée là par on ne sait quel miracle vaticanesque. Bye bye Machu Picchu ! Maintenant, je pourrai dire "j'y étais".

J12_AC_InkaWasi J12_AC_14IncasArrivé à Aguas Calientes, le groupe affamé investit l'Inka Wasi, une pizzeria où l'on peut admirer le portrait des 14 Incas. Puis, après un dernier petit tour dans les rues de la ville histoire de ne pas laisser refroidir cuisses et mollets, nous nous acheminons vers la gare en prévision de notre retour vers Cusco.
Tiens, revoilà Rasta-man et ses japonaises. Erreur, il manque notre Christina. Y'aurait-il eu de l'eau dans le gaz ?

Le train nous dépose à Ollantaytambo, où nous attend un bus, ce qui va nous éviter la fastidieuse descente de la cuvette de Cusco. Le paysage est joli et je me fais une petite séance photo "spéciale dédicace CS".

J12_AC_Nuage1 J12_AC_Nuage2 J12_AC_Nuage3 J12_AC_Nuage4

J'en serai quitte pour descendre en ville à notre arrivée, pour faire graver mes photos sur CD. La pénurie de carte mémoire guette. On a beau être prévoyant, le Pérou ça ne pardonne pas.
Puis Christine, MP et moi décidons pour cette soirée libre, de retourner manger au "Papillon", le premier restaurant de notre séjour ici. Apparemment, on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée, mais une fois n'est pas coutume, nous réussissons à nous faire servir assez rapidement. Trop fortes !
Allez, c'est pas tout ça, mais on a un journal de bord à faire avant d'aller se coucher. Et ça, c'est pas une mince affaire, vu notre état de fatigue.

31 octobre 2008

Marche ou crève - J11

Mardi 6 mai 2008

C'est aujourd'hui qu'on attaque les choses sérieuses : LE CHEMIN DE L'INCA.

Inca es-tu là ? En tout cas, nous à 6h30, on est debout et après un saut chez la mamie d'à côté pour acheter la cargaison d'eau, nous voilà prêts à partir pour attraper le train de 6h50. Dans l'équipe : Mireille et Gérard, Marylise et Paul, Isabelle et Alain, Anne, MP et moi. Marie-Rose a renoncé la veille. Avec Christine, Marie-Thérèse, Jean-Jacques, Agnès, Jean-Michel et Nicolas, ils feront la vallée sacrée en bus et nous retrouveront à l'hôtel d'Aguas Calientes ce soir... enfin, si on arrive.

En compagnie de Noé, le groupe des aventuriers embarque donc dans le tortillard qui doit nous conduire au point de départ de notre randonnée. Je n'avais jamais vu un train pendulaire. Maintenant je sais ce que c'est : pour sortir de la cuvette de Cusco, il alterne marche-avant et marche-arrière en changeant d'aiguillage à chaque fois, et grimpe ainsi le long de la pente. Autant dire qu'il nous faut bien une heure pour quitter la ville et nous engager dans la vallée de l'Urubamba. Il fait beau mais très frais. Le paysage est magnifique. Le spectacle dans le train n'est pas mal non plus : en face de MP et moi, est installé un "rasta-man" qui voyage avec trois japonaises, et tout ce petit monde n'arrête pas de changer de place et de se prendre en photo. Mais la question qui nous vient rapidement à l'esprit, c'est : "il sort avec laquelle". A priori, c'est du tout vu : la "Christina Yang" de l'équipe. Et si ce n'est encore fait, ça ne saurait tarder. Oui, ça c'est notre côté cancanières.

J11_AC_km82Le train fait un premier arrêt à Poroy, puis au kilomètre 82 qui est le point de départ du trek de quatre jours sur le chemin de l'Inca. Le vrai, celui que nous ne ferons pas. Nous sommes alors assaillis de colporteurs qui vendent chapeaux, bonnets, etc... De l'autre côté, on peut voir les porteurs qui s'activent pour le départ du trek, avec leurs charges disproportionnées accrochées au front ou aux épaules.J11_AC_km104 Notre arrêt à nous est au kilomètre 104. Au milieu de nulle part. Les contrôleurs passent dans les wagons pour nous prévenir de nous préparer à descendre comme si on devait sauter en marche. J11_AC_pontkm104Le train s'arrête quand même. Le marche-pied est haut, et un peu d'aide n'est pas de refus. Nous voici à l'entrée d'un pont sur l'Urubamba où nous attend Vilma, notre deuxième guide. De l'autre côté, nous devons faire valider nos passeports au point de contrôle. C'est que n'accède pas au chemin de l'Inca qui veut. Compte-tenu de l'affluence, le gouvernement a décidé de limiter les accès au site pour le préserver. Il nous a fallu nous inscrire tôt à la réservation du voyage, donner nos numéros de passeport, et ne surtout pas espérer pouvoir faire la randonnée sans guide. Mais on se demande s'ils n'exagèrent pas un peu quand même : on a l'impression de se faire contrôler à l'embarquement d'un vol aux Etats-Unis. D'ailleurs, certains passeports du groupe posent problème : les numéros  ne correspondent pas avec ceux de la liste... à moins que le gars ne sache pas lire ou se trompe de colonne. Pas doué... Certains en profitent pour faire une pause technique avant la grande aventure.

J11_AC_LaHautJ11_AC_ChachabambaPas plutôt partis que déjà arrêtés : peu après le point de contrôle, se trouve Chachabamba, un ancien village inca. Émouvante, la rencontre avec les premiers "vrais" vestiges de cette civilisation éteinte. Noé en profite pour nous parler de notre parcours et nous montre les terrasses, là-bas au loin sur la montagne, qui sont notre objectif. En route ! Machu Picchu, ça n'attend pas !
Le chemin à flanc de montagne est une succession de marches d'escalier en montée et en descente, parfois entrecoupées de passerelles en bois. Facile ? Celui qui a dit ça ne connaît pas la marche inca dont la hauteur peut varier de 15 à 50 centimètres. Et 15, c'est pas souvent. Il paraît qu'il y a environ 300 marches jusqu'à l'arrivée. On les compte toutes ou seulement celles en montée ? Parce que là, l'estimation me semble un peu légère. Malgré l'entraînement des jours précédents, j'ai un peu de mal à trouver mon souffle et mon rythme. J11_AC_pauseD'autant qu'on est en altitude et que le soleil tape fort sur ce versant. Le truc : ne pas laisser le palpitant trop accélérer, parce qu'il est très difficile de le faire redescendre ensuite, à cette altitude. Mouais. Ça, c'est la théorie. Mais en pratique, faudrait s'arrêter tous les 100 mètres. Heureusement, tous les 2 kilomètres environ, nous pouvons nous réfugier à l'ombre de petites cabanes prévues pour la pause. Et je suis pas la seule à apprécier. Anne a encore plus de mal que moi. Mais grâce aux conseils éclairés de Marylise, elle capte rapidement le truc : un pas régulier et pas trop rapide (surtout ne pas accélérer dans les descentes), souffler, et un bâton de marche pour s'aider. Paul quant à lui, fidèle à lui-même, a déjà fait l'aller-retour trois fois. Et MP ... elle, elle prend des photos de fleurs. C'est que tout va bien. De toute façon, je m'inquiète pas pour elle, vu qu'elle préfère le montées. Ca tombe bien. Comme moi je préfère les descentes (et oui, je préfère amortir des cuisses que pousser des mollets), on va pouvoir se répartir l'effort... Ah bon ? Ça marche pas comme ça ? Double nul !

J11_AC_WaynawaynaAprès une matinée d'effort, nous atteignons enfin Winay Wayna, le site que l'on voyait "là-bas,tout là-haut sur la montagne", au moment du départ. C'est un ancien relais inca avec une superbe série finale de... marches ! Mais aussi des réservoirs qui se déversent les uns dans les autres et les restes d'habitations. On se rapproche, et la tension monte. Derrière le relais, le deuxième point de contrôle. Ben faut comprendre : on approche de la Cité d'Or ! Noé nous annonce que nous avons exactement un quart d'heure pour manger, nous reposer et repartir. Et oui, c'est très strict : pas le droit de stationner sur les lieux plus d'une demi-heure ! Non mais, vous appelez ça des vacances vous ????
Là, il faut que je le confesse, j'ai fait particulièrement pitié à une américaine qui m'a gentiment proposé de la crème solaire pour mes mollets. Oui, ils ont l'air fluo comme ça, mais je vous assure, ça va ! Et j'ai ce qu'il faut ! Don't worry !

J11_AC_MarchesNoé a dit "La suite, vous inquiétez pas, c'est plat".
Définition du "plat péruvien" : des marches, mais un peu moins.
Allez, on va pas se laisser décourager maintenant ! On n'est pas loin, je le sens, et mon flair ne me trompe jamais - enfin, rarement -. D'ailleurs, voilà la porte de la Lune. Puis un peu plus loin, la porte du Soleil, qui est l'arrivée officielle du chemin de l'Inca, la porte d'entrée de Machu Picchu.
MP et les marcheurs aguerris sont déjà arrivés. Et malgré Paul qui nous fait la bonne blague du "c'est pas la peine de venir, y'a plus rien", je passe la porte non sans une légère appréhension. Je n'ai jamais été aussi proche de mon rêve d'enfant ...........................................................

Devant moi, Machu Picchu s'accroche à son pic dans la lumière du contre-jour. Waw ! Ça doit être le seul mot qui me vient à l'esprit. MP est assise sur une terrasse et contemple la ville en contrebas. Il paraît même qu'elle a pleuré. Le moment a quelque chose de magique. Finalement, ça valait le coup de souffrir toute la journée sur ce chemin.

J11_AC_MacchuPichu  J11_AC_MacchuPichu_2  J11_AC_GroupeMacchuPichu

Nous entamons bientôt la dernière partie de la descente pour entrer dans la cité. A cette heure-ci, les touristes ont déjà déserté le site, et nous avons la chance de découvrir la Cité Perdue en toute quiétude. Malheureusement, pas le temps d'en profiter trop, car il nous faut nous aussi rejoindre les derniers bus qui redescendent sur Aguas Calientes. Nous arrivons à la nuit tombée dans la petite ville qui ressemble à s'y méprendre à une station de sports d'hiver française, blottie dans sa vallée encaissée avec ses grands complexes hôteliers. On est bien loin de la zénitude de Machu Picchu. Allez, un dernier effort : notre hôtel, le Pachakutek est ... en HAUT de la rue ! Grrrrrrrrrrrrr ! Et comme par hasard, pour s'adapter à son environnement, il est plein de marches ! Ben tiens !
J11_AC_Chambre2Y'a juste un petit problème, dans notre chambre par ailleurs kitchissime : la salle de bain est fermée à clé, et on n'a pas la clé... MP contacte la réception, l'employé ne trouve pas la clé non plus ... Va falloir nous changer de chambre.J11_AC_Chambre Bon, je remets les chaussures, alors. Mais comme toujours, tout est bien qui finit bien. Et notre nouvelle salle de bain est tout aussi kitch que la chambre. Il y a longtemps que j'avais pas eu des froufrous partout.
Après un nouvel exercice de montée et descente de marches (vous auriez vu MP. Elle avait une de ces démarches ... Une vraie mamie... Mais elle s'en fout : elle a vu Machu Picchu !), nous nous retrouvons tous dans un petit restaurant un peu plus bas dans la rue, où nous pouvons enfin nous retaper devant une pizza et un bon petit dessert.

Je vais pas faire long feu, ce soir. Surtout que, devinez quoi ? Demain, on se lève tôt !

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